en revenant de chez Eiichi et Sayuri

Yasu se retrouva dans l'appartement vide. Ryuji avait laissé son repas à réchauffer au frigo. Il ne put s'empêcher de sourire devant l'attention de son colocataire. Après avoir dîné et mis de l'ordre, Yasu s'installa avec un livre, roulant de nouveau une cigarette entre ses doigts à la dextérité étonnante, installé dans le grand fauteuil de velours. Mais il ne lisait pas, on pouvait s'en rendre compte au fait qu'il ne tournait pas les pages. Il ressassait quelque souvenir désagréable, entremêlé de pensées actuelles sur les personnes qu'il connaissait. Les tortures de Ryuji, l'attitude étrange de Sayuri, la mystérieuse Reira et son esprit indéchiffrable, Sakura la silencieuse, tout cela tourbillonnait dans sa tête.

*Sortons, c'est à devenir fou*

[bains]

*J'ai l'impression de flotter, c'est drôle*

Reira n'avait plus la moindre sensation. Elle flottait dans un univers bleuté, laiteux. Elle se sentait plutôt bien, légère, si légère, un oiseau... Elle voletait doucement dans cet endroit paisible, à la fois nouveau et étrangement familier.

*Comme si j'y avais passé une éternité il y a très longtemps...*

Soudain, elle vit un point lumineux apparaître, se rapprochant d'elle à grande vitesse. Petit à petit, elle distingua une forme humaine, puis un visage familier.

*Gabriel...*

Aucun mot ne franchissait ses lèvres, mais elle ne semblait pas s'en émouvoir. Elle était heureuse de retrouver ce frère tant aimé, tant chéri, qui pendant si longtemps l'avait accompagnée et aidée à protéger l'arbre sacré au fil du temps...
Elle souriait et pleurait tout à la fois tandis qu'il tendait les bras vers elle. Mais soudain, quelque chose clocha. Les mains lumineuses de Gabriel, en se rapprochant d'elle, devenaient noires, comme putréfiées. Et son visage presque contre le sien n'était plus qu'un crâne à nu.

*Lâche-moi, laisse-moi ! Ce n'est pas mon heure, ce n'est pas vrai ! Tu mens, tu mens ! Tu ne supportes juste plus d'être seul ici !*

Elle n'arrivait pas à faire un geste, à se débattre pour empêcher ce monstre de l'emmener. Elle tentait de crier, mais sans arriver à produire le moindre son. Elle regardait de tout côté pour trouver quelque chose, quelqu'un pour l'aider. Elle le vit à ce moment-là. Le véritable Gabriel, son frère, son ami, son compagnon de toujours. La chose qui l'enserrait n'avait fait que prendre son image pour l'amadouer. Gabe se rapprocha d'eux et entreprit de faire lâcher prise au monstre. Celui-ci tenait bon, mais Gabe parvint à un moment à le destabiliser. Il lâcha Reira qui aussitôt retomba doucement en arrière.

*Fuis vite, petite soeur, fuis !*

Gabe et l'être immonde continuaient à lutter. Rassemblant tout ce qui pouvait lui rester de force, au point d'en avoir mal, Reira hurla.[/i]

*GABE !!!*


[mais qu'est-ce queeeeeeeeeeee je dis ?? n'importe nawouak !! XD Bientôt je vais rencontrer la Vierge Marie et Bouddha]

Yasu, rentré dans l'appartement en portant Reira, l'avait étendue à la hâte sur un des lits avant de la recouvrir d'une couverture. Ryuji n'était pas là, une fois de plus. Mais le temps pressait. La main de Reira était glacée dans la sienne.

Yasu se précipita sur le téléphone.

*Réponds, réponds BON SANG !*

"Oui ?"
Ryuji, c'est Yasu. J'ai besoin de toi en urgence à l'appart. Je t'expliquerai sur place. Mais pitié magne-toi !

Yasu raccrocha le téléphone et retourna au chevet de Reira. Il était exaspéré de voir son visage aussi lisse et calme. Il aurait souhaité une réaction, même de douleur, quelque chose à quoi se raccrocher.

*Espérons que cet abruti va rappliquer en 4ème vitesse*


[enfin un peu d'action, je commençais à m'emmerder, un peu plus et ma peau allait se déssécher à force de prendre des bains et j'allais devenir myope comme une taupe à force de lire]

Ryuji déboula tout essouflé dans l'appartement. Il resta un instant dans le salon vide, avant de se précipiter vers la chambre.

Yas...

Il s'arrêta net en voyant Reira, corps livide, sur le lit.

Nom de Dieu...


[on dirait un épisode râté de "Urgences" : C'est grave docteur ? ah oui, va falloir lui amputer la tête, il n'y a rien à faire, l'infection est trop grave. Mais quelle tragédie docteur !!]

Yasu se leva à l'entrée de Ryuji dans la pièce. Il se dirigea vers lui, en le voyant dévisager Reira, le visage décomposé par l'inquiétude. Il le prit par les épaules :

Tu vas illico te bouger, ce n'est pas le moment d'avoir peur. Je ne peux rien faire, il n'y a que toi qui peut la ramener.

Il lui raconta brièvement ce qui s'était passé pendant que Ryuji, ressaisi, préparait une injection.


[tu sais, je ne suis pas sûr que l'héroïne soit la bonne solution... Bon bon d'accord ne t'énerve pas, j'ai rien dit !!]

*Prions pour que ça marche...*

Ryuji n'eut pas le temps de faire la piqûre. Brusquement Reira se redressa en hurlant. Elle tremblait des pieds à la tête, des torrents de larmes s'échappaient de ses yeux affolés, elle n'était que tension.

Calme toi, calme toi, je t'en prie calme toi !

Ryuji la maintint allongée sur le lit. Puis, il écarta doucement les mèches collant à son visage trempé de sueur, caressa doucement la joue.

C'est fini, tout va bien, tout va bien...

*Mais rien ne va...*


[il n'a pas été notifié ici, par respect pour le ton du récit, qu'ne se redressant Reira a fichu un coup de poing à Ryuji qui est tombé à terre, et que toute la scène suivante s'est déroulée avec un Ryuji saignant du nez et un Yasu explosé de rire. D'un coup, ça devient beaucoup moins mélo]

NONNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN !

Reira avait hurlé de toutes ses forces, à se déchirer les cordes vocales. Elle se retrouva d'un coup assise sur un lit, dans une chambre qu'elle ne connaissait pas. Sa vue était brouillée par les larmes qui ruisselaient sans qu'elle puisse les arrêter. Elle entendit juste la voix douce, mais tendue d'anxiété, de Ryuji.

*Me calmer, me calmer...*

Elle retomba sur le dos, dans une sorte d'apathie, à peine secouée par des spasmes nerveux. Elle n'avait pas la force d'articuler un mot. Elle sentit Ryuji injecter quelque chose dans son bras et dire :

C'est un calmant, ça va l'aider à se reposer. Il n'y a que ça à faire dans l'état de faiblesse où elle est.


[j'aime pas les piqûres, t'étonne pas si je sors pas avec toi après ce que tu m'infliges espèce de sadique !! T'as qu'à te la foutre à toi-même ta transfusion de mes deux !!]

Yasu posa une main sur l'épaule de Ryuji.

Merci pour tout.

Il vit Ryuji s'affaisser sur lui-même, secoué de larmes. Il l'aida à se relever pour l'emmener hors de la chambre.

Va te reposer. On a tous les deux besoin de manger un morceau je pense. Il n'y a plus qu'à attendre.

C'était un arrachement que de quitter un seul instant des yeux Reira, retombée dans un profond sommeil, mais c'était nécessaire pour leur santé et leur moral à Ryuji et à lui-même, celà, Yasu le savait. Ils mangèrent frugalement, incapables l'un et l'autre de dire ce qu'il y avait dans leur assiette, puis se relayèrent pour la veiller.


[on n'écrit pas ce genre de choses, mais il fallut laver Reira, la changer, changer les draps, la rechanger pour lui mettre des couches parce que l'incontinance urinaire, ça, t'en causes jamais toi !! De quoi faire réfléchir Ryuji un bon moment.
On aime un appareil digestif, un nez qu'on mouche, une bouche qui mange, des organes d'évacuations, une odeur corporelle. Si on pensait plus souvent à ça, comme on serait moins fous !!]

Reira rouvrit les yeux. Au bout de combien de temps ? Elle était incapable de le dire. Elle n'avait jamais eu à se soucier de la notion du temps auparavant.

*j'ai l'impression...*

...d'émerger d'un sommeil de cent ans.

Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte qu'elle venait d'entendre sa propre voix. Il lui sembla distinguer Yasu assit près d'elle, la tête entre ses mains. Elle voulu tendre la main vers lui, mais son corps pesait des tonnes. Les larmes coulèrent :

...peux pas...


[au moins Yasu il me traite bien lui, c'est un vrai pote, pas un toxico avec des seringues dans ses poches. mais bon, s'il avait pu être éveillé, ça aurait été mieux, ces hommes sont tous des loques -_-]

[comment ???? t'as osé me mater à poil ??? sale pervers !! puisse-tu pourrir en enfer !!]

Yasu entendit un murmure. Aussitôt, il se redressa pour regarder Reira.

Je suis là, ne te fais pas de souci. On est là avec Ryuji. Tu as dormi presque trois jours. Mais ne bouge pas, tu es encore faible. Je vais te chercher quelque chose à boire.

Il vit les lèvres sèches de Reira tenter d'esquisser un sourire. Il lui sourit en retour, caressant doucement sa joue.

ça va aller mieux maintenant, ça va déjà mieux.

Il alla chercher de l'eau et réchauffer des aliments dans la cuisine. Ryuji dormait, éreinté, dans un fauteuil. Yasu se dit qu'il devrait le réveiller pour le prévenir, mais il songea que Ryuji s'incrusterait bien assez tôt entre lui et Reira. L'égoïsme de sa pensée le frappa une seconde, puis il haussa les épaules et retourna dans la chambre.


[sincèrement, Reira, tu préfèrerais que ça soit Ryuji qui fasse ce boulot-là ? moi je ne serais pas très rassuré à ta place dans ce cas, je risquerais de me réveiller en fâcheuse posture...]

[alors on veut me laisser sur la touche ? j'me vengerai !!]

Ryuji ouvrit les yeux au moment où Yasu retournait dans la chambre. Il se leva et le rejoignit. Quelle ne fut pas sa surprise de voir Reira consciente !! Il se précipita pour prendre son pouls, constata que la fièvre était tombée.

Comment te sens-tu ?


[précisons qu'à cause du coup de poing de Reira, Ryuji parlait sensiblement du nez et qu'en fait, il a plutôt dit : gomen ça ba ? Mais c'est un détail. Il tenait son nez qui remuait avec un craquement sinistre à chaque parole]

[ça veut dire quoi ça Yasu ? je suis un gentleman moi !! la preuve, ça ne me serait jamais venu à l'esprit de profiter d'une innocente jeune demoiselle dans une situation aussi tragique, je n'ai pas ton âme noire et perfide !!]

[expdrrrrrrrrrrrrrr z'êtes trop drôles à faire les jaloux !! XD]

Reira parvint à articuler :

Pas trop mal. Je ne vais pas prétendre être prête pour un marathon, mais au moins j'ai toute ma tête.

Elle sourit. C'était quelque chose d'étrange et de touchant de voir ces deux garçons se houspiller et s'installer près d'elle pour l'aider à manger et à boire, lui faire prendre des médicaments. C'était comme une famille bruyante et chamailleuse, mais chaleureuse et soudée. Tellement sécurisant.


[ça fait Mickael Jackson le coup du nez en vrac XD]

[euh, ton âme pas perfide... Dois-je te rappeler que tu as incité une fille à boire pendant ton DEUG pour pouvoir sortir avec elle ? c'est pas super moral ça !!]

[euh, Reira, tu peux parler, dans le pathos américain tu mets largement ta contribution (pas taper pas taper -_-')]

Yasu était rassénéré de voir Reira manger et boire pour la première fois depuis un temps qui lui avait paru une éternité. Il s'en voulu de l'avoir poussée à poursuivre jusqu'au bout sa mission. Elle aurait très bien pu y passer. Il n'osait même pas imaginer ce qui serait arriver si elle avait été seule là-bas. Lui qui avait pris sa peur pour un sentiment un peu futile mesura d'un coup son erreur. Reira avait toujours su qu'elle risquait sa vie, sans rien dire, et pourtant elle l'avait fait.

Mais là, ce n'était plus temps d'y penser. Elle était là, belle et bien vivante, sa mission accomplie, libre d'être ce qu'elle désirait. Son sourire procurait tout le réconfort du monde.


[j'étais pas au courant de cette histoire palpitante ^^]

Après avoir laissé la jeune fille se restaurer un peu, Ryuji lui demanda doucement :

Ce n'est pas moi qui t'ai ramenée. Qu'est-ce qui t'a donné cette force de résister ?


[oui, c'est officiel, j'ai décidé de me faire refaire le nez. Oui, parfaitement. Pour la 129ème fois, oui. Je me fiche des commentaires. Cette fois-ci, j'ai bien envie d'un groin de cochon pour changer de look. ça fera plus près du petit peuple que le nez Ramsès II]

[maiheuuuuuuuuu !! je ne pouvais pas avoir de telles arrière-pensées, j'étais moi-même bourré !!]

[Yas-san, la ferme !]

Reira sourit avec douceur à la question de Ryuji. Yasu, avec son air détaché, était lui aussi était parfaitement attentif à tout ce qu'elle pouvait laisser échapper sur cet état léthargique qu'elle avait traversé.

Oh, un vieil ami que je n'avait pas vu depuis longtemps.

Elle se tut, faisant comprendre qu'il n'était pas utile de la questionner, elle ne dirait rien de plus.

Je vous ai assez importunés tous les deux, et je ne sais comment vous manifester ma reconnaissance. Mais je me dois de rentrer chez moi maintenant que je suis presque guérie.

[arrêtons là le massacre. On avoue, on a piqué le scénar d'une série Z américaine des années 1980, c'était le millionième épisode de Hartley les coeurs à vif où Pamela devait se faire avorter du bébé de John, qui en fait était celui de Jerry...]

[ah bah dis donc, tu gardes sacrément bien l'esprit pratique quand t'es bourré toi !!]

Le visage de Ryuji fut obscurci par la contrariété.

Penses-tu être assez forte ? Ce n'est pas très raisonnable, tu viens à peine de reprendre conscience, je ne crois pas...

Mais à l'évidence, Reira avait raison. Elle se portait beaucoup mieux. Elle dégageait une énergie extraordinaire qui coupait court à tous les prétextes possibles qu'il pouvait inventer pour la retenir.

Soit, si tu veux. Mais tu dois promettre de nous faire signe au moindre souci.


["Oh, Bamela, gomen as-du pu me faire une chose bareille ?
On la refait ! Doublure !! Silence, on tourne !!
Oh, Pamela, comment as-tu pu me faire une chose pareille ?
Mais John...
Moi c'est Scott, darling.
Oh oui, pardon Scott. Je n'avais pas le choix, Stan, puisque tu refuses de divorcer de Livia !!
Euh, moi c'est Scott, ma femme c'est Amanda, Livia c'est le chien... (mais quelle idée de prendre une blonde pour maîtresse !!)"]

[t'es vraiment méchante toi, tu me connais, tu sais bien que je serais incapable d'un tel truc. Pfffffff. Je vais t'attaquer pour diffamation !!]

Oh, me prends-tu pour une fillette ? Je sais très bien ce que je fais !

Reira éclata d'un rire franc, découvrant ses jolies dents. Ses capacités de récupérations étaient puissantes, elle se savait hors de danger. Elle devrait juste se reposer encore quelques jours, puis tout irait à merveille. C'en était presque écoeurant, quelque part, de pouvoir braver la mort si facilement. Mais sans Gabe... Elle ne voulait pas y penser.

Aide-moi donc à me lever au lieu de dire des âneries ! Tu t'adresses à quelqu'un qui pourrait être ta mère des milliers de fois !

Même Yasu ne put s'empêcher de sourire sous cape de l'observation de Reira. Ils l'aidèrent à se lever et la reconduisirent chez elle.

[se rendent à l'appart de Reira]


[et maintenant il me traite comme une mémé, je ne suis aps bonne pour la maison de retraite, non mais, t'as vu ta face ? Espèce de phaco va !!]

[diffamation, tout de suite les grands mots... On dirait ces grands pontes politiques qui se chamaillent au gouvernement au lieu de s'occuper des affaires des Français !!]

[maieuh nul ryu-chan baka t'aurait du lui faire un bouche à bouche,nan mais n'importe quoi XD]

[XD expdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Je crois que c'est notre meilleur post, il était long et ardu, mais ça en valait la peine !!]