rentrée du temple avec Ryuji

*Pour une fois, vieux, fais un effort et tiens-toi correctement*

Ryuji ôta ses chaussures dès son entrée dans l'appartement, pour ne pas rayer le parquet. Il remarqua alors pour la première fois que Reira marchait toujours pieds nus. La pièce était très agréable, avec des rideaux ornés de papillons, des toiles simples et colorées aux murs et quelques plantes.

*Un lieu paisible et accueillant, où il fait bon vivre*

Je veux bien du lait, ça sera parfait, merci beaucoup Reira.

Ryuji s'assit sur le canapé. Il détailla les plantes des jardinières dont il ne connaissait pas les noms.

Ryuji rougit en entendant Reira lui dire ça, mais en relevant la tête il vit qu'elle souriait. Il sourit lui aussi en prenant précautioneusement le verre.

Merci beaucoup.

*Ce n'était qu'une taquinerie*

Ils burent le lait sans mot dire, assis côte à côte. Puis Ryuji inspira et dit :

Tu sais...

Mais les mots ne sortaient pas. A la place, il y avait des larmes.

[et en plus, je n'ai plus de mouchoir, je l'ai filé à Sakura ! :'(]

Reira fut surprise de voir Ryuji pleurer, sans bruit, presque sans se cacher, mais en même temps, elle ne pouvait pas dire qu'elle ne s'y attendait pas. Elle fit alors une chose qu'elle n'avait pas faite depuis extrêmement longtemps : elle prit Ryuji dans ses bras.

Aussitôt, elle sentit de façon palpable la détresse et le découragement de Ryuji. Le fardeau qu'il se mettait sur les épaules en permanence était trop lourd pour lui.

Elle lui murmura :

Pour faire de son mieux, il faut apprécier ses forces à leur juste mesure. En faire trop gâche tout, et en voulant sauver le monde, on ne sauve rien du tout.


[moment anthologique de tendresse... j'en suis toute émotionnée !]

Ryuji fut étonné de ne pas se sentir gêné par l'étreinte de Reira. Il savait au fond que ce geste n'avait rien de tendencieux venant d'elle, que ce n'était pas une avance quelconque. C'était une simple marque de réconfort, gratuite, sans conséquence. Il se détendit peu à peu. Il se sentait proche d'elle. Une personne comprenait pour la première fois les pensées tourmentées qui tourbillonaient sans cesse dans son cerveau et lui donnaient fièvre et insomnies. Une sorte de lassitude proche de l'apaisement l'envahit.

Je sais tout ça, je ne l'accepte pas, c'est tout.

*Comme c'est agréable de ne pas se fatiguer à parler, expliquer, argumenter. Cette fille me comprend à demi-mot*

Ryuji se redressa, se dégageant légèrement des bras de Reira. il lui sourit gentiment, mais d'un air entendu :

Toi non plus tu n'es pas en paix, tu veux trop en faire.

Ryuji lui sourit en retour. Puis il serra une dernière fois Reira dans ses bras et murmura doucement, presque tendrement à son oreille :

Merci.

Puis il se leva, remis ses chaussures et partit.

[Rentre chez lui, quel garçon sage ^^]

Reira ne bougea pas lorsque Ryuji se prépara à partir. Elle ne prononça pas une parole. Ils s'étaient tout dit. Cette conversation lui laissait un sentiment d'apaisement qu'elle souhaitait savourer sans le briser.

*Un garçon rare. Quelle soirée agréable j'ai passé avec lui, presque sans mots*

En se relevant pour ranger les verres, elle vit une photo tombée à terre.

*Ryuji a dû la perdre*

Elle fut tentée de la regarder, mais se retint. Cette photo ne la regardait pas, elle n'avait pas à s'immiscer dans la vie de Ryuji. De peur de céder à la curiosité, elle décida d'aller la lui rendre immédiatement.

[se rend chez Ryuji ^^]